L'EXPOSITION PHOTOS

Catherine LE MAOUT

Une enfance passée entre le Maroc, la Bretagne et les Landes.
Une grande passion dès mon plus jeune age pour les terres lointaines, les grands froids, les grands Hommes, les grands voyageurs….
Une carte accrochée au dessus du lit, Frison Roche, Saint Exupéry, Jack London, Albert Londres, Jean Louis Etienne, Nicolas Vannier, Paul Emile Victor, Raymond Depardon… De rencontres littéraires en rencontres photographiques, les envies germent, évoluent, fleurissent…

Des études de langues, LEA Anglais/espagnol, me permettent de me familiariser avec un continent jusque là méconnu, l’Amérique du Sud, qui deviendra avec le temps une passion profonde pour tous ces pays en général et le Chili en particulier.

La vie me mène vers le commerce, Bayonne, Paris, les horaires fous et le stress permanent. Jusqu’à ce jour où je me suis retrouvé en WE à Bruxelles avec ma sœur et deux questions en tête : est ce la vie dont je rêvais ? Qu’est ce qui était réellement mon but quand j’étais plus jeune ? La réponse à la première question a été NON… La deuxième a été : voyager, découvrir, faire découvrir, rencontrer…Petite, je voulais être « aventurière-exploratrice » (dixit ma mère) ; adulte, ce besoin d’aller voir ailleurs ne m’avait pas quitté.

L’idée était là, l’envie aussi, il fallait maintenant avoir le cran de passer au dessus de mon éducation qui m’avait appris à rechercher la sécurité. Cela me couta un an et demi de réflexions, de doutes, de flottements. Mais, il y a parfois des choses ancré en soi que l’on sait ne pas pouvoir contourner. Il fallait que je parte, que j’assouvisse ce désir d’inconnu, que j’apaise cette soif de curiosité, cet avide besoin de connaître l’autre…
Il le fallait…
J’avais 30 ans, un peu d’argent, pas d’attaches…
Je suis partie….
Dix mois, sac au dos et chaussures de marche, juste un parcours global décidé à l’avance et un séjour étudié au gré du vent, suivant l’endroit où l’envie me menait.
Ce fut le Chili d’abord, puis l’Argentine, le Pérou, la Bolivie, L’Equateur, les USA, la Polynésie, la Nouvelle Zélande, L’Australie et enfin l’Indonésie…
Dix mois de rencontres, de bonheur, de moments forts, de découvertes…
Dix mois face à moi-même…
Dix mois d’épanouissement et de découverte…

Je suis allée me chercher au bout du monde et je me suis trouvée...

 

Extrait de son tour du Monde :

Nouvelle Zélande, Ile du Sud…extraits d’un tour du monde….
15 septembre/ 5 novembre

Le choc thermique est rude…Nous échangeons trois semaines de baignade contre une fin d’hiver enneigée. Nous sommes gelées malgré la douceur du temps, dixit les autochtones. Exit le maillot, bonjour les polaires, nous passons nos heures noires dans une folie acheteuse chez Katmandu (Décathlon national) et réorganisons nos sacs à dos. Les masques et tubas regagnent désormais le fond ;

Fin d’un épisode…

Nous n’arrivons pas à reprendre un rythme, le dialogue est difficile, les premiers jours de notre séjour chez les kiwis nous verront déambuler dans les rues d’Auckland, pas forcément dans un but précis… Quelques jours de déprime à nous goinfrer de nutella…

Et puis, un jour, par on ne sait quel miracle, la réalité reprend le dessus, le bon sens aussi, nous avons tout de même trois semaines à passer dans ce pays qui parait somme toute magnifique. Haut les cœurs !! Nous décidons de quitter la ville pour reprendre la route, et nous voilà parti vers l’ile du Sud.

Nous ne regrettons pas notre décision car, après une traversée houleuse du détroit de Cook, nous posons pied dans le pays des amoureux de la nature. Ici, tout parait grandiose, sauvage, intact…A Nelson, nous louons une voiture, direction la ville de Kaikoura. La route longe les falaises, la mer à notre gauche, à droite une vue discontinue sur les montagnes. Tout simplement magnifique. La calme nous attend. L’auberge de jeunesse donne directement sur la mer, la ville s’organise autour de la baie. Ici les maisons sont en bois de toutes les couleurs, chacune arborant une boite aux lettres des plus originale.

Nous posons nos bagages ;

Le sourire revient ;

Demain nous irons voir les baleines…

Treize, nous en avons aperçu treize !!! Treize baleines = treize photos identiques de queue de baleines regagnant les profondeurs. Treize cris hystériques suivis de treize longs silences… Treize moments de félicité pure et de joie intense !!!

Ca y est, le sourire revient doucement, nous sortons de notre engourdissement au fil des découvertes et visitons Kaikoura de long en large. Nous cachons notre fin de mal être sous des activités sportives intenses. Tous les matins jogging, abdos ; tous les après midi, rando… C’est à ce rythme que nous traverserons l’île du Sud ; direction Hamner Springs et ses centaines de sentiers de marche. Une petite ville toute de bois en haut de la montagne ; Tekapo et son lac aux eaux turquoises ; Wanaka, Queenstown sous la pluie. . .

Les villes ne sont pas grandes ici, tout respire la nature et le respect de l’environnement. Pas un papier par terre, par un graffiti… Tous les sentiers sont balisés, aménagés pour la marche ou le vélo… Les néo Zélandais sont des gens extrêmement sympathiques, ouverts, serviables. Baladez vous dans une rue un plan à la main et tout le monde vous demandera si vous avez besoin d’aide ; marchez le long d’une route et l’on s’arrêtera vous demander si vous avez besoin d’un « lift ; arrivez dans une ville inconnue avec votre sac à dos et l’on viendra s’inquiéter de savoir si vous avez un endroit pour dormir…

Le Fox Glacier nous déçoit, j’ai encore en mémoire le glacier d’El Calafate et ses 15 kilomètres de long.. ; Et puis il fait gris, un brouillard s’est installé sur le glacier, la glace est sale, noire de poussière. Rien d’impressionnant en fait. Sandrine repart déçue de cette vision, moi qui lui avais tant vanté la taille gigantesque du Perrito Moreno

Nous remontons plus au nord marcher le long de Golden Bay. Ici, le paysage n’a plus rien à voir avec le sud de l’île. Le sable est blanc, la mer turquoise, le soleil au rendez vous. Il ferait presque chaud… Nous profitons des deniers jours au pays des kiwis pour (enfin) discuter. Continuons nous à voyager ensemble où, une fois à Sydney, décidons nous de faire route à part ? La réponse est longue à venir, Je n’ai plus réellement le goût du voyage après l’épisode Moorea mais il serait effectivement stupide de gâcher une amitié de longue date pour une histoire d’une semaine. Le ton monte et les mots blessent, de part et d’autre. Nous parlementons longtemp…

C’est décidé, nous continuerons ensemble, même si il faudra parfois forcer à se parler…

Nous reprenons la petite route sinueuse qui borde la cote jusqu’à Nelson. Le voyage du retour sera TRES houleux, le détroit de Cook laisse rarement de répit aux passagers !!! Nous calons notre estomac avec un énorme fish and chips et essayons de reprendre la conversation là où nous l’avons laissé trois semaines auparavant..

Dans trois jours nous serons à Sydney. Encore une destination qui fait partie de mes rêves d’enfance. Je ne sais absolument pas ce qui nous attend là bas, nous ignrons exactement où nous allons aller. Une seule chose de sure : nous arrivons à Sydney, repartons de Perth, et nous avons 7 semaines et demi pour découvrir cet immense pays.

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